"Dans 20 ans, tu seras plus déçu(e) par les choses que tu n'auras pas faites que par celles que tu auras faites. Alors largue les amarres,
sors du port, attrape les alizés dans tes voiles.
Explore. Rêve. Découvre." 
(Mark Twain)
 

Samedi 31 juillet 2010 à 16:03

 J’ai retrouvé les hautes altitudes.

Nous commencerons par le Salar d’Uyuni, en fait ce sont trois jour en Jeep en petit groupe. Un guide nous emmène de site en site, totalement perdus entre 4.000 et 5.000m d’altitude, avec généralement plus de llamas et de flamands roses que d’habitants. Pas d’internet bien sûr, et pas de réseau non plus. Ce qui s’appelle être coupé du monde pendant 3 jours! Le Hollandais de notre groupe pourra, grâce à la radio, suivre le match de foot de son équipe, mais c’est bien la seule touche de modernité que nous verrons. Les toilettes sont sèches et assez répugnantes, il fait froid le soleil tape.

 Nous verrons des lagunes blanche, verte, bleue, rouge, avec des llamas ou quelques flamands qui n’ont pas migré. Nous verrons des paysages secs, arides de la terre sans végétation ou très peu, des canyons, des eaux thermales dans lesquelles nous nous baignerons, les geysers de boue de soufre, des volcans un peu partout. Nous monterons jusqu’à 4.950m, plus haut que le Mont-Blanc. Et à cette altitude-là, vous êtes entourés de pics volcaniques bien plus hauts.

Un ami m’avait dit : « tu verras, voyager en Bolivie et au Pérou, c’est voyager dans le passé.» Effectivement. Le temps s’est arrêté, ils y  quelques villages à moitié voire complètement déserts, un où passe une ligne de chemin de fer et où nous verrons juste trois enfants venir vers nous ; nous verrons les maisons des bergers perdus au milieu de nulle part,  des maisons en terre et des toits en chaume. Des familles entière ou parfois seulement des enfants, qui sont en train de garder le troupeau, llamas ou moutons. Ce sont des paysans qui cultivent le quinoa comme au XIXème siècle, labourent à la force de leurs bras, et j‘ai vu de mes yeux une femme retourner la terre avec une assiette. Enfin, c’est l’arrivée au Salar, cette mer de sel immense, la plus grande du monde. C’est uniformément blanc, on peut y faire des effets d’optique et des photos amusantes. Nous, en tant que touristes, nous sommes logés à bonne enseigne.

Si la première nuit nous n’avions ni eau courante ni électricité, la seconde nous parut luxueuse, avec même de l’eau chaude pour prendre une douche. Et des températures extérieures assez glaciales. Mais c’est magnifique, à vous en coupe le souffle. C’est le paradoxe de la Bolivie, comme vous allez le voir également au fil des deux articles qui vont suivre : être un pays minéralement très riche, avoir un panel de paysages extrêmement varié, volcans, montagnes enneigées, plaines, jungle, lac Titicaca, marais humides etc. mais être humainement tellement pauvre. C’est le pays le plus pauvre d’Amérique Latine, et comme dit Lonely Planete, le pays des superlatifs.

Après deux jours et demi, nous arrivons à la fin du tour, dans la ville bolivienne d’Uyuni. Le temps s’est arrêté aussi mais depuis moins longtemps et s’est adapté à l’arrivée des touristes : on trouve deux cafés internet, mais toujours pas de toilettes avec eau.  Les deux seules curiosités sont un musée archéologique où nous n’irons pas et le dit « cimetière des trains », où sont abandonnées des carcasses de trains démantelées au fur et à mesure par des ferrailleurs, et le tout au milieu d’une décharge publique. Le plus incroyable est que cela semble être un lieu de promenade, puisqu’on y croise pas mal de Boliviens qui « flânent.»

Le soir, nous prendrons un bus de nuit pour La Paz, capitale administrative de Bolivie.

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Samedi 31 juillet 2010 à 13:10

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Lundi 26 juillet 2010 à 16:16

Ce furent 366 jours, douze mois, quatre saisons… J‘ai quitté Paris  le 27 Juillet 2009, j’y rentre le 28 Juillet… 2010. Dans deux jours, je serai en France et tout ceci n’appartiendra plus qu’au passé. Et si tout ceci n’avait été qu’un rêve ?  Des voyages aux confins du monde, surplombant des glaciers, sur les hauteurs des Andes et dans les vestiges des peuples précolombiens, sur les plages du Pacifique avec le sable qui fouette, le sel sur la peau et les vagues qui inlassablement viennent embrasser les rochers ? Des amis de tous les continents, un espagnol colorés de tous les accents possibles. Non. C'était dix mille fois mieux qu'un rêve. C’était réel. Mais pas évident à quitter. Tout ce qui me vient à l’esprit pour le moment est une chanson de Mika.

"Say goodbye to the world you thought you lived in
To the world you thought you lived in"


Le monde dans lequel je pensais vivre et auquel je dois dire au revoir. Un monde où je pensais vivre et qui bientôt ne sera qu’un grande ville bruyante et polluée à douze mille kilomètres, où mine de rien j’ai créé mes attaches, mes premières attaches d’indépendance, où j’ai appris à me débrouiller et à mener ma petite vie de jeune fille curieuse du monde.

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Je ne verrai plus le coucher du soleil sur Santiago depuis ma fenêtre, ces couleurs rougeâtres qui se cachent derrière les collines. Je n’irai plus boire un Terremoto à la Piojera ou un Pisco Sour que j’ai fini par trouver délicieux, je n’irai plus sentir le vent et regarder des kilomètres de béton du haut de San Cristobal, je n’irai plus faire de jogging avec Kerstin le long du Mapocho. Je ne sautillerai plus dans le couloir vers le 2013, je n’irai plus passer la soirée au 2008 enroulée dans ma couette pour y profiter de la chaleur ou boire du vin en compagnie d’un régiment d’allemandes, je ne cuisinerai plus avec Daniel ou avec d’autres colocataires ou amis, je n’irai plus à Bellavista en pensant « Tonight’s gonna be a good night ! ». Je n’irai plus tremper mes pieds dans le Pacifique, je ne verrai plus de lamas en liberté, je ne mangerai plus de cerises en plein Janvier ou de raisin au mois de Mai sans avoir mauvaise conscience,  je ne verrai plus mes chers cactus et palmiers tous les jours,  je ne trouverai plus les Andes à l’est, devenues à la longue un point de repère  rassurant malgré les émotions sismiques qu’elles m’ont fait vivre. Je ne regarderai plus autour de moi en pensant « ça tremble, ou c’est moi ? », je ne mangerai plus d’empanadas napolitanas en pensant que ce sont vraiment les meilleures, ni les glaces immenses du Bravissimo. Je ne pourrai plus arriver vingt minutes en retard sans que ce soit considéré comme tout à fait normal.  Je ne dirai plus au supermarché : Veintitres, cero-ocho-uno, ocho-siete-uno, uno (23.081.871-1 : mon numéro d’identité). Fini le ‘cuidado con el cierre de puertas’, le po et le cachai, fini bakan et al tiro, le permiso. Finis le soleil et la chaleur, finis les six mois sans une goutte de pluie. Finie la vie sans parapluie. Finies les soirées de folie de la coupe du Monde version Chilienne. Finis les GOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL.

 Je laisse un an de ma vie ici et tous les souvenirs qui vont avec ;

"Certains pensent qu'ils font un voyage,
en fait, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait"

Ce voyage m’a défaite ou refaite, en tout cas m’a transformée c’est sûr. Je rentre avec certainement un nouveau regard sur  le monde et de nouvelles certitudes, ou bien, et c’est nettement plus probable, davantage d’interrogations sur la vie. Alors j’ai fait mes valises, encore une fois. Je repars pour un long voyage. Je retourne dans un pays où je suis allée il y a quelque temps : la France.

Néanmoins, j'en suis arrivée à la conclusion que tout a une fin. Bien que je sois assez envieuse de mon amie qui vient d'arriver pour une année, SON année, j'ai quand même des bonnes raisons de rentrer. J'ai passé une année incroyable, qui a largement dépassé les espérances les plus folles que j'avais il y a un an. Maintenant il faut rentrer, c'est dans l'ordre des choses, même si je serais bien restée un peu plus longtemps. Revoir mes amis, ma famille, faire une cure de cuisine française, de fromage, de pains au chocolat et de toutes ces délicieuses choses qui m'ont manquées. Ce n'est pas THE END, c'est seulement un "suite au prochain épisode." Une aventure pareille, tellement exceptionnelle, ne peut pas s'arrêter par un "Les passagers à destination de Paris-CDG sont priés de se diriger vers la porte d'embarquement numéro 17". 

There is still some more to come. Always.

Gracias à tous ceux qui ont fait partie de cette année formidable. Gracias à tous ceux qui sont passés régulièrement prendre de mes nouvelles. Gracias à mes parents et ma sœur, pour leur soutien sans faille. Gracias aux cowblogueurs, plus particulièrement à Maud et Sophie. Merci à vous, merci à tous.

Il est revenu, le temps des cerises,
A le faire claquer, sur mon tambourin
Avant que j'ai dû, boucler mes valises,
Et qu'on m'ait poussée, dans le dernier train.

Viendront prochainement les articles de mon dernier voyage,
extraordinaire,
comme ils le furent tous.

Samedi 3 juillet 2010 à 18:12

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J'ai passé, je crois, mon anniversaire le plus incroyable et le plus atypique! Nous sommes allés à la montagne, eh oui, ici c'est l'hiver! J'ai fait une initiation au snowboard, j'ai profité de la neige, et de paysages andins magnifiques, à 3.000 m d'altitude! J'ai reçu une multitude de messages de félicitations de ma famille, de mes amis en France, de mes amis d'échange, du semestre passé ou actuel. Ce fut une journée comme je m'en souviendrai toute ma vie. 

Juste à l'image de toute cette année de folie.

Jeudi 1er juillet 2010 à 0:59

 Mes valises sont faites, je laisse ma chambre ce soir. Mon backpack aussi est fait, je pars Dimanche pour la Bolivie, puis pour le Pérou.

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En attendant, je suis un peu SDF.
Bonne nouvelle, tout rentre dans mes valises. J'attends juste le verdict de la balance.

PS: je suis à 19 et 21kg :)

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