Le lendemain,  nous partons directement pour une destination mythique : la Terre de Feu  et Ushuaïa ! Le trajet depuis Puerto Natales à Ushuaïa nécessite de changer deux fois de bus (une connexion au Nord de Punta Arenas et une à Rio Grande, en Argentine, sur la côte Atlantique) et prend dix heures par beau temps.  Il faut traverser le détroit de Magellan, traversée qui s’effectue au moyen d’un ferry à l’est de la péninsule, à l’endroit de plus étroit. On peut monter sur le pont, ça tangue, et surtout ça éclabousse ! Une espèce de minidauphin-orque, blanc et noir, accompagne le ferry, nous sommes sept personnes dans un bus normal… quel luxe ! 

http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00411.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00420.jpg

Dix heures, ça laisse le temps de regarder le paysage… la Terre de Feu est déserte à l’intérieur des terres, les rares villes sont sur la côte (toutes ou presque). Les paysages témoignent de la rigueur du climat , arbres éparses, beaucoup de champs, de prés, herbes un peu jaunies, ce que j'imagine être un genre de steppe… mais compte un nombre impressionnant de vaches, chevaux, moutons et d’un animal sauvage : la vicuña, vigogne en français. Je suis toujours surprise de constater que même ici, au milieu de nulle part (du côté chilien, la route n’est même pas goudronnée - du côté argentin si) il y a quelques grandes fermes appelée estancias,  qui certainement s’occupent des élevages. Ils n’ont aucun voisin à des kilomètres,  et j’imagine que leur seul moyen de communication est la radio, je ne pense pas qu’il y ait le téléphone.  Les dix heures comprennent bien sûr, encore une fois, le passage de la frontière chileno-argentine. Encore la queue (deux fois), encore les papiers à faire tamponner, encore les bagages à passer aux rayons.  Enfin ça va relativement vite puisque nous ne sommes que sept passagers… pas comme avec un bus complet ! La frontière coupe la Terre deu Feu en deux dans le sens Nord-Sud, et encore une fois, au milieu de nulle part. Arrivés à Rio Grande, nous rechangeons de bus, cette fois-ci c’est un miniature, qui nous emmène jusqu’à Ushuaïa. Au fur et à mesure qu’on descend, les paysages changent : nous passons d’une steppe semi-désertique à des forêts de sapins qui me rappellent le Canada, la Norvège peut-être aussi, je ne sais pas,  des lacs, et la fin de la Cordillère des Andes qui ici est moins haute. La partie qui se situe le plus au sud s’appelle Cordillère de Darwin. On retrouve la neige, des forêts d’arbres calcinés par un incendie survenu il y a trente ans, on monte on monte, puis de l’autre côté on descend sur Ushuaïa !! Whaou 

http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00427.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00438.jpg

Ushuaïa est surnommée Fin du Monde, End of the World, Fin del Mundo, Finis Terrae, quelque soit votre langage. Ce n’est pas tout à fait exact puis que si la ville se situe à l’extrémité sud de la Terre de Feu, de l’autre côté du canal Beagle se trouve un archipel chilien cette fois, l’île Navarino (où se situe Puerto Williams, plus une base militaire qu’une vraie ville), et ensuite bien sûr les îles du Cap Horn.  Cela dit, Ushuaïa constitue effectivement la dernière ville relativement facile d’accès la plus au sud du monde. Elle est entourée de montagnes de toutes parts, et même de l’autre côté du Canal Beagle, il y en a aussi. Par temps dégagé, c’est ma-gni-fique !

http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00445.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00444.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00496.jpghttp://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00451.jpg

A Ushuaïa nous nous baladerons, nous ferons une sortie sur le Canal Beagle en bateau, jusqu’à des îles où vivent des oiseaux, des lions de mer, plus loin vers un phare appelé phare Les Eclaireurs (en français!). Ca tangue vraiment bien, en plus avec le vent, il faut se tenir au bastingage !  Des Quarantièmes Rugissants, nous avons allègrement passé les Cinquantièmes Hurlants,  Ushuaïa, c’est 53°C Sud!  

http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00456.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00457.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00474.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00480.jpg

Comme partout en Patagonie, le temps règne en maître absolu et comme il pleut l’après-midi, nous irons visiter l’ancien bagne, qui a constitué la première raison de fondation de la ville et forme de population. Tellement isolé, aux conditions  climatiques tellement difficiles, les fuyards mourraient… ou revenaient. Il y a d’autres expositions, une sur les pingouins, une sur l’Antarctique, dont le Chili comme l’Argentine se targuent d’en posséder une part (je croyais que c’était un territoire universel pour les recherches scientifiques et la préservation), et ces deux-là s’en chipotent un bout… 

http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00508.jpg http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00502.jpg

Séjour court mais apprécié, ensuite il nous faut rentrer de la même façon à Punta Arenas, retraverser la Terre de Feu et le détroit de Magellan pour rejoindre l’aéroport et continuer nos aventures plus au Nord, au chaud =)

Pour finir, une petite anecdote: les Argentins n'ont toujours pas digéré la perte de Îles Falkland, ou Islas Malvinas. C'est terrible comme en Amérique du Sud l'armée conserve une influence, des moyens et un pouvoir assez importants... et chaque pays est extrêmement susceptible quant à l'intégrité de son territoire.

http://citizen-of-the-world.cowblog.fr/images/Ushuaia/DSC00509.jpg