Nous commencerons par le Salar d’Uyuni, en fait ce sont trois jour en Jeep en petit groupe. Un guide nous emmène de site en site, totalement perdus entre 4.000 et 5.000m d’altitude, avec généralement plus de llamas et de flamands roses que d’habitants. Pas d’internet bien sûr, et pas de réseau non plus. Ce qui s’appelle être coupé du monde pendant 3 jours! Le Hollandais de notre groupe pourra, grâce à la radio, suivre le match de foot de son équipe, mais c’est bien la seule touche de modernité que nous verrons. Les toilettes sont sèches et assez répugnantes, il fait froid le soleil tape.
Nous verrons des lagunes blanche, verte, bleue, rouge, avec des llamas ou quelques flamands qui n’ont pas migré. Nous verrons des paysages secs, arides de la terre sans végétation ou très peu, des canyons, des eaux thermales dans lesquelles nous nous baignerons, les geysers de boue de soufre, des volcans un peu partout. Nous monterons jusqu’à 4.950m, plus haut que le Mont-Blanc. Et à cette altitude-là, vous êtes entourés de pics volcaniques bien plus hauts.
Un ami m’avait dit : « tu verras, voyager en Bolivie et au Pérou, c’est voyager dans le passé.» Effectivement. Le temps s’est arrêté, ils y quelques villages à moitié voire complètement déserts, un où passe une ligne de chemin de fer et où nous verrons juste trois enfants venir vers nous ; nous verrons les maisons des bergers perdus au milieu de nulle part, des maisons en terre et des toits en chaume. Des familles entière ou parfois seulement des enfants, qui sont en train de garder le troupeau, llamas ou moutons. Ce sont des paysans qui cultivent le quinoa comme au XIXème siècle, labourent à la force de leurs bras, et j‘ai vu de mes yeux une femme retourner la terre avec une assiette. Enfin, c’est l’arrivée au Salar, cette mer de sel immense, la plus grande du monde. C’est uniformément blanc, on peut y faire des effets d’optique et des photos amusantes. Nous, en tant que touristes, nous sommes logés à bonne enseigne.
Si la première nuit nous n’avions ni eau courante ni électricité, la seconde nous parut luxueuse, avec même de l’eau chaude pour prendre une douche. Et des températures extérieures assez glaciales. Mais c’est magnifique, à vous en coupe le souffle. C’est le paradoxe de la Bolivie, comme vous allez le voir également au fil des deux articles qui vont suivre : être un pays minéralement très riche, avoir un panel de paysages extrêmement varié, volcans, montagnes enneigées, plaines, jungle, lac Titicaca, marais humides etc. mais être humainement tellement pauvre. C’est le pays le plus pauvre d’Amérique Latine, et comme dit Lonely Planete, le pays des superlatifs.
Après deux jours et demi, nous arrivons à la fin du tour, dans la ville bolivienne d’Uyuni. Le temps s’est arrêté aussi mais depuis moins longtemps et s’est adapté à l’arrivée des touristes : on trouve deux cafés internet, mais toujours pas de toilettes avec eau. Les deux seules curiosités sont un musée archéologique où nous n’irons pas et le dit « cimetière des trains », où sont abandonnées des carcasses de trains démantelées au fur et à mesure par des ferrailleurs, et le tout au milieu d’une décharge publique. Le plus incroyable est que cela semble être un lieu de promenade, puisqu’on y croise pas mal de Boliviens qui « flânent.»
Le soir, nous prendrons un bus de nuit pour La Paz, capitale administrative de Bolivie.
"Dans 20 ans, tu seras plus déçu(e) par les choses que tu n'auras pas faites que par celles que tu auras faites. Alors largue les amarres,
sors du port, attrape les alizés dans tes voiles.
Explore. Rêve. Découvre."
(Mark Twain)
Samedi 31 juillet 2010 à 16:03
J’ai retrouvé les hautes altitudes.
Prenez la plume