Valparaiso doit tout à son port et ça se voit. On ne peut rater ni les nombreux navires marchands, ni les conteneurs sur le quai, ni le port, et ce d’autant plus que la ville est principalement construite sur les collines qui entourent un minuscule centre-ville qui ne recèle d’aucun trésor particulier mais qui débouche sur le port. Au contraire, j’étais même assez surprise de constater que le niveau de vie y paraît beaucoup plus bas. Tout est modeste, voire ‘pauvre’, petit, des fils électriques courent dans tous les sens, ne parlons pas des ordures dans les rues ou des chiens ‘errants.’ j’ai un peu de mal à trouver les adjectifs qui traduisent ce que je pense : ce n’est pas un environnement auquel je suis habituée.

Chaque colline a sa propre personnalité et son propre horizon social. Les deux plus jolies (aussi les deux plus touristiques) sont les collines Concepcion et Allegre, où nous sommes grimpés à pied. Les maisons sont grandes et colorées (comme beaucoup), avec des jardins très jolis et de nombreux cafés sympathiques. Ce sont les ‘beaux quartiers’



Pour gravir la colline  Artilleria qui offre une vue plongeante sur le port, et sur une bonne partie de la ville (jusqu’à Viña et son horloge de fleurs), nous empruntons l’un des quinze ascensors dispersés dans la ville. Ils furent installés à la fin des années 1890, et sont l’une des curiosités incontournables. En haut se trouve un bâtiment blanc imposant : le Musée Naval et Maritime (sic), qui offre une vue plongeante sur le port.

Puis nous redescendons à pied. Ce qu’il y a d’incroyable, c’est qu’en quelques minutes on peut passer d’un quartier à un autre, très éloignés socialement mais géographiquement si proches.

Bref, je suis contente d’avoir visité cette ville mythique, mais tout de même légèrement déçue… J’aurais peut-être aimé marcher sur la plage, je ne sais pas.  Je crois que ça me trouble un peu tout ça, ces quartiers pauvres, ces conditions sanitaires et sociales si différentes et si éloignées de ce que je connaissais jusqu'à présent, cet environnement que je traverse, que je découvre ‘pour de vrai’ maintenant que je suis au Chili, que j’apprends à connaître parce que je le côtois pour les premières fois de ma vie . Être directement au contact de cette réalité est quelque chose de fondamentalement nouveau pour moi. Les ordures qui traînent, les nombreux chiens partout, les ruines à vendre et dans lesquelles des gens vivent. Ce genre de quartier n’existe pas partout en Europe, et en tout cas pas à VA, mais ailleurs, lorsqu’on doit le traverser, on se dépêche d’en sortir. Ici c’est la rue principale, tout le monde y passe, c’est ordinaire, c’est la vie. Et ce genre d’expérience change votre regard sur le monde.