Il est vrai qu'entre le tremblement de terre, mon stage prolongé et le retour de mes amis à Santiago, mon blog est un peu en rade ces derniers temps. Bien sûr ici LE sujet de conversation est le tremblement de terre. 8.8 sur Richter, le cinquième plus puissant jamais enregistré paraît-il, qui a ravagé la ville de Concepcion, plus au sud, et qui a engendré un tsunami à travers le pacifique qui a dévasté l'Archipel Juan Fernandez, ou Îles Robinson Cruzoé, appartenant au Chili à environ 500 km de la côte.
(dans la banlieue de Santiago)
Mais la réalité est que si nous sommes tous vulnérables, certains le sont plus que d'autres. Dans certains quartiers de Santiago, les édifices n'ont pas ou peu été touchés. Dans d'autres, certains immeubles se sont presque écroulés. Certains sont restés sans eau ni électricité pendant plusieurs jours, A Valparaiso aussi, la situation est très mauvaise. Et les répliques s'enchaînent. On croyait voir venir une accalmie, eh bien pas encore: ce mercredi après-midi, nouveau séisme de 6 ur Richter à Concepcion. Des secousses aussi à Santiago, mais j'étais au téléphone dans une cabine, absorbée par ma conversation et je n'ai rien senti.
(dans un couloir de mon immeuble)
Et pourtant, dans la rue, on oublie. On oublie qu'un tremblement de terre a eu lieu il y a cinq jours. Si, il y a l'église de la Divine Providence (ci-dessous) et le Palais des Beaux-Arts, les murs à l'intérieur des immeubles, et les clients qui commencent à revenir en cherchant quelque chose qui s'est cassé dans la nuit de Vendredi à Samedi. Mais il ne reste plus beaucoup de traces. La vie retourne à la normale, à part au niveau du sujet de conversation, des informations télévisées, et les supermarchés assaillis dont certains rayons commencent à se vider. On entend aussi parler de pillages, l'armée intervient, les supermarchés sont surveillés par la police. il paraît qu'à Concepcion il y a même un couvre-feu. L'aéroport est complètement hors service pour le moment, les pistes sont OK, c'est le bâtiment qui est inutilisable. Les premiers avions sont arrivés mercredi.
(L'Eglise, dont le toit et le clochet sont "tombés"... mais le carillon fontionne, c'est de l'électronique...)
De très nombreux mouvements de soutien se mettent en place: récolte d'aliments non-périssables, de produits hygiéniques, de vêtements etc. Des groupes de volontaires partent dans les régions les plus sinistrées pour aider. Moi-même vais partir trois jours dans une localité à 50 kilomètres au sud de Santiago ce week-end, encadrement par l'université, pour aider au déblaiement et à la reconstruction.
Je ne vais pas vous montrer davantage de photos... parce que j'imagine que vous avez déjà du voir beaucoup à la télévision ou sur internet (malgré la tempête).
Nous avons pris l'habitude de penser que nous sommes les plus forts, que nous pouvons tout contrôler. Mais c'est faux. Nous ne sommes que des singes qui ont quitté la forêt, qui tentent de défier Mère Nature, de devenir maîtres du monde et de gagner beaucoup d'argent. Et parfois, Mère Nature nous rappelle qu'elle est toujours là, qu'elle demeure plus forte que nous. Que signifient des milliers d'euros ou de dollars lorsque votre maison est à terre? Que l'un de vos proches est mort ou disparu?
Ce qui est extraordinaire, ce sont la solidarité et la compassion humaines qui survivent malgré tous les tourments de notre époque. En exemple, les autres pays d'Amérique du Sud, qui sont nettement plus pauvres que le Chili, se mobilisent et envoient des médecins (Cuba), des vivres etc.
Ce qui est extraordinaire, ce sont la solidarité et la compassion humaines qui survivent malgré tous les tourments de notre époque. En exemple, les autres pays d'Amérique du Sud, qui sont nettement plus pauvres que le Chili, se mobilisent et envoient des médecins (Cuba), des vivres etc.
"Nous n'avons pas beaucoup d'argent,
mais nous avons un grand cœur"
a dit le président de l'Equateur.
A méditer
mais nous avons un grand cœur"
a dit le président de l'Equateur.
A méditer
Mais quelque chose m'inquiète. Nous avons essuyé au cours de ces dernières années beaucoup de catastrophes naturelles qui n'ont rien à voir avec le comportement de l'Homme. Sommes-nous dans un cycle "apocalyptique".
Cela me fait penser à un film diffusé, il y a quelque temps, au Canada et que l'on trouve sur cette vidéo de Google.
Regardez-le mais ne vous laissez pas impressionner. Voici le lien :
http://video.google.com/videoplay?docid=3674160750283504746#
Peut-être est-ce beaucoup de bruit pour rien.
La Terre, par nature, est bien fragile et nous n'y pouvons rien en l'état de nos connaissances.
Et bienheureux sont ceux qui survivent aux catastrophes naturelles qui sont nombreuses et multiples.