L’ascension du Villarica
(ou comment trouver l’équilibre entre épancher sa soif et avoir besoin d’aller aux toilettes)
A sept heures du matin, nous sommes dans l’agence avec laquelle nous allons escalader le volcan. Notre groupe consiste en neuf touristes (allemands, suisses, anglais, un australien, et une française!) et trois guides (chiliens). Nous préparons nos affaires, quasiment tout nous est loué par l’équipementier : veste imperméable et pantalon assorti, genre de guêtres imperméables, chaussures de marche, crampons, cagoule, gants, casque, piolet, une sorte de luge qui s’accroche autour de la taille et autour des cuisses, et un sac à dos où nous mettons de quoi reprendre des forces : de l’eau, du coca, du chocolat, du pain et des gâteaux ; de la crème solaire aussi, et bien sûr l’appareil photo. Nous partons en minibus vers la base du volcan. De là, nous gravissons les 400 premiers mètres… grâce au télésiège ! Au petit matin, tout est calme, nous sommes là assises à balancer nos jambes dans le vide et à admirer ce qui nous attend : le guide nous promet entre 3h et demi et 5h d’ascension, tout dépendra de notre vitesse, de la vitesse du groupe, et par-dessus tout des conditions climatiques (vent, pluie, neige etc.).
Nous sommes très chanceux : nous avons un temps exceptionnel : pas un poil de vent et grand soleil, quelques nuages par-ci par-là. On a fort chaud en montant, mais dès qu’on fait une pause, on se refroidit très vite. C’est même nous qui demanderons au guide pour repartir ! Nous partons donc de 1800m d’altitude pour atteindre 2887mètres... en trois heures ! On grignote à chaque pause, et… on devrait boire aussi. Mais voilà, sur un volcan il n’y a ni toilettes publiques ni arbustes pour aller se soulager, et Mère Nature fait les choses de telles façon que si les hommes peuvent se soulager en jaunissant la neige, nous on va devoir se retenir jusqu’au retour en bas ! Alors on boit un peu bien sûr, mais certainement pas les « au moins deux litres » que la dame de l’agence nous avait recommandés la veille.
La pente la plus abrupte fait environ 30%. Nous zigzaguons, évitons la glace, et regardons régulièrement vers le bas… le panorama sur la région est époustouflant ! Enfin, à midi, ça y est ! Nous atteignons le sommet ! Nous y resterons environ trois quarts d’heure, le temps de prendre plein de photos, et de faire quasiment le tour du cratère accompagnés par le guide. Le Volcan gronde, fume, sent, mais à ma déception on ne voit pas la lave, contrairement à ce qu’annonçait mon Lonely Planete. Je pose la question au guide qui m’explique qu’il y a trois quatre ans, les conditions de pression-température (retour en T°S) à l’intérieur du volcan étaient différentes et qu’on pouvait effectivement apercevoir des roches en fusion. Et il est vrai que mon guide date de 2006. Dommage…
Enfin, on va redescendre… sur les fesses ! On enfile cette espèce de luge, on s’assied dans des tubes de neige et on se laisse glisser. Bon parfois il faut aider un peu, mais ca glisse assez bien, on peut à la fois apprécier la vitesse, admirer le paysage, se prendre de la neige plein la figure et se retrouver les fesses glacées et trempées à la fin parce que rien n’est totalement imperméable ! Bref, un condensé d’émotions fortes, d’efforts, de paysages splendides ! J’adoooooooore
On termine à pied jusqu’au bus, puisqu’il n’y a plus de neige, puis on rentre rendre l’équipement et on reçoit un beau certificat nous félicitant pour notre ascension ! Pour bien terminer la journée, direction la plage, pour se reposer un peu, et le lac pour se baigner, avant de s'offrir un petit dîner au restaurant puisque c'est notre dernière soirée de voyage ! Bref, j’ai adoré Pucón (comme le reste)
I didn't know it at that time, but that's why I chose Chile