Voyager, ça forme la jeunesse. C’est vrai. Mais ça a souvent d’autres impacts, notamment sur les longues distances : l’empreinte carbone et les émissions de gaz à effet de serre. Et c’est vrai qu’entre les trajets en bus et ceux en avion, les tomates d’Arica en hiver et la montagne de sacs plastiques distribués par les supermarchés chiliens, mon bilan doit me mettre dans le rouge.
Je voulais garder mon blog politiquement correct. Je vais faire un écart, au moins un. Mon cher Papa m’a envoyé récemment un lien vers une déclaration faite lors du Congrès de Copenhague, qui elle n’a certainement pas été diffusée lors du Journal de 20 heures : « on » ne nous a montré que Sarkozy et Obama, tous déçus que ça ne mène à rien. Le lien joint montre le discours d’Hugo Chavez, le président Vénézuélien. Ici au Chili on ne l’aime pas beaucoup, ou tout du moins les gens que je fréquente ne l’aiment pas beaucoup, puisque ce sont des Chiliens qui ont un mode de vie développé grâce au développement économique des quarante dernières années… développement libéral, très libéral justement.
Il mène des discours populistes. Il fait fermer des golfs, parce que c’est un sport de riche qui utilise beaucoup d’eau. Il est plus ou moins arrivé au pouvoir par un coup d’état, a modifié la Constitution pour ne plus en partir. On dit qu’il essaye de maintenir les vénézuéliens dans une pauvreté soumise, hier mardi il a fait cesser toute diffusion à la télévision. Je vais vous citer quelques phrases de son discours, parce que la vidéo fait vingt minutes et que j’imagine que vous n’aurez pas forcément le temps. Il conjugue les problèmes climatiques et les problèmes sociaux du monde.
« le texte présenté n’est ni démocratique ni inclusif. Mais n’est-ce pas la réalité du monde. Pouvons nous espérer quelque chose de démocratique et inclusif du système mondial actuel ? Nous vivons dans une dictature impériale.»
« si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé »
« L’absence (de texte) est due à l’attitude irresponsable et au manque de volonté politique des nations les plus puissantes de la planète. »
« Entre le fort et le faible, la liberté opprime. Seule la loi libère » (J-J Rousseau). Il y a certains pays qui jouent à ce qu’il n’y ait, ici, aucun document, parce que précisément ils ne veulent pas de loi, parce que l’absence de cette loi leur permet de faire jouer leur liberté dominatrice. »
http://www.dailymotion.com/video/xbjtod_hugo-chavez-a
Pouf. Notre conscience d’habitant de pays développé en prend un coup. Sur le personnage, on va quand même ajouter que ce sont les grandes firmes capitalistes qu’il condamne qui, par pots-de-vin ou par impôt, lui payent son salaire de Président, le vêtissent de beaux costumes coûteux et lui permettent de festoyer, il se porte plutôt bien non ? que le pétrole est l'une des richesses du pays et que les investissements et exportations pétroliers permettent l’apport de capitaux qui font tourner le pays. Alors Chavez, il tient des discours populistes en profitant des miettes du système capitaliste, et il a une carrière politique plus que douteuse. Mais il dit certaines choses sans langue de bois.
J’étais en voyage pendant le Congrès de Copenhague. Et c’est vrai, quand je voyage, derrière mon appareil photo, j’oublie un peu que le monde tourne, que le monde tremble aussi. Cette tragédie à Haïti, ces gens qui n’avaient déjà pas grand chose et qui maintenant n’ont plus rien du tout m’interpelle. Moi qui me sentais si forte au milieu de Torres del Paine dans ce superbe sanctuaire de la nature, je reprends mes esprits, égoïstement, parce que moi aussi je suis vulnérable, moi aussi j’habite en terrain de forte activité sismique, c’est au Chili qu’on a recensé le plus fort tremblement de Terre jamais enregistré : 9,5 sur Richter en 1960. Je me prends à espérer que ça ne m’arrive pas. Je ne crois pas que mon immeuble soit aux normes.
Et quand je rentre, je finis par redescendre sur Terre. Je ne peux pas porter sur mon dos tous les soucis du monde, mais je ne peux pas ne pas me sentir concernée : pour finir avec Chavez, « j’ai le soleil devant moi. » C’est de ma génération dont il s’agit.
Je voulais garder mon blog politiquement correct. Je vais faire un écart, au moins un. Mon cher Papa m’a envoyé récemment un lien vers une déclaration faite lors du Congrès de Copenhague, qui elle n’a certainement pas été diffusée lors du Journal de 20 heures : « on » ne nous a montré que Sarkozy et Obama, tous déçus que ça ne mène à rien. Le lien joint montre le discours d’Hugo Chavez, le président Vénézuélien. Ici au Chili on ne l’aime pas beaucoup, ou tout du moins les gens que je fréquente ne l’aiment pas beaucoup, puisque ce sont des Chiliens qui ont un mode de vie développé grâce au développement économique des quarante dernières années… développement libéral, très libéral justement.
Il mène des discours populistes. Il fait fermer des golfs, parce que c’est un sport de riche qui utilise beaucoup d’eau. Il est plus ou moins arrivé au pouvoir par un coup d’état, a modifié la Constitution pour ne plus en partir. On dit qu’il essaye de maintenir les vénézuéliens dans une pauvreté soumise, hier mardi il a fait cesser toute diffusion à la télévision. Je vais vous citer quelques phrases de son discours, parce que la vidéo fait vingt minutes et que j’imagine que vous n’aurez pas forcément le temps. Il conjugue les problèmes climatiques et les problèmes sociaux du monde.
« le texte présenté n’est ni démocratique ni inclusif. Mais n’est-ce pas la réalité du monde. Pouvons nous espérer quelque chose de démocratique et inclusif du système mondial actuel ? Nous vivons dans une dictature impériale.»
« si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé »
« L’absence (de texte) est due à l’attitude irresponsable et au manque de volonté politique des nations les plus puissantes de la planète. »
« Entre le fort et le faible, la liberté opprime. Seule la loi libère » (J-J Rousseau). Il y a certains pays qui jouent à ce qu’il n’y ait, ici, aucun document, parce que précisément ils ne veulent pas de loi, parce que l’absence de cette loi leur permet de faire jouer leur liberté dominatrice. »
http://www.dailymotion.com/video/xbjtod_hugo-chavez-a
Pouf. Notre conscience d’habitant de pays développé en prend un coup. Sur le personnage, on va quand même ajouter que ce sont les grandes firmes capitalistes qu’il condamne qui, par pots-de-vin ou par impôt, lui payent son salaire de Président, le vêtissent de beaux costumes coûteux et lui permettent de festoyer, il se porte plutôt bien non ? que le pétrole est l'une des richesses du pays et que les investissements et exportations pétroliers permettent l’apport de capitaux qui font tourner le pays. Alors Chavez, il tient des discours populistes en profitant des miettes du système capitaliste, et il a une carrière politique plus que douteuse. Mais il dit certaines choses sans langue de bois.
J’étais en voyage pendant le Congrès de Copenhague. Et c’est vrai, quand je voyage, derrière mon appareil photo, j’oublie un peu que le monde tourne, que le monde tremble aussi. Cette tragédie à Haïti, ces gens qui n’avaient déjà pas grand chose et qui maintenant n’ont plus rien du tout m’interpelle. Moi qui me sentais si forte au milieu de Torres del Paine dans ce superbe sanctuaire de la nature, je reprends mes esprits, égoïstement, parce que moi aussi je suis vulnérable, moi aussi j’habite en terrain de forte activité sismique, c’est au Chili qu’on a recensé le plus fort tremblement de Terre jamais enregistré : 9,5 sur Richter en 1960. Je me prends à espérer que ça ne m’arrive pas. Je ne crois pas que mon immeuble soit aux normes.
Et quand je rentre, je finis par redescendre sur Terre. Je ne peux pas porter sur mon dos tous les soucis du monde, mais je ne peux pas ne pas me sentir concernée : pour finir avec Chavez, « j’ai le soleil devant moi. » C’est de ma génération dont il s’agit.
La Terre n'est pas un don de nos parents,
ce sont nos enfants qui nous la prêtent.
(Attribué à de nombreuses personnes)
ce sont nos enfants qui nous la prêtent.
(Attribué à de nombreuses personnes)
Oui…oui…certes
Je viens de lire ton texte et je viens d'écouter Hugo Chavez en totalité
J'ai ressenti une curieuse impression…indéfinissable…
Je crois que tu es à bonne école dans un pays en voie de développement et je te sais particulièrement sensibilisée à l'écologie.
Ce n'est pas seulement de ta génération dont il s'agit…mais des générations futures…
C'est ta génération qui doit réfléchir au bonheur des peuples (s'il doit exister) et à la sauvegarde de la planète.
Etre capable d'identifier les dégâts naturels et inéluctables et les dégâts provoqués par l'homme.
Dans la situation actuelle, compte tenu des conditions climatiques ingrates dont bénéficient certains pays d'Afrique, ne serait-il pas utile de multiplier les convois humanitaires avant que ces peuples n'arrivent à changer leurs habitudes et à se subvenir davantage à eux-mêmes par les ressources de leur sol.
Sans vouloir être chauvin, rappelons nous combien l'agriculture algérienne à périclitée après le départ des pieds noirs qui pour beaucoup étaient des agriculteurs. Actuellement, ce scénario se déroule dans d'autres contrées d'Afrique situées plus au sud.
Chavez, en citant J.J. Rousseau, dit qu'il faut un texte. Quand il n'y a rien, certes, il faut légiférer et Chavez voulait un texte mondialement reconnu.
Cependant je me méfie des populistes, des dictateurs et des grands penseurs qui veulent le bonheur des peuples du monde à leurs insu.
Je pense à cette catastrophe qu'est la pensée marxiste (apparemment séduisante) puis communiste telle qu'elle a aboutie avec Staline. Le débat entre la dictature du prolétariat et du grand capital n'est pas clos.
Pour conclure, j'ajouterais que je vis un peu en Pologne qui pollue avec son charbon et j'ajouterais qu'il faut effectivement effectuer des séjours dans un pays pauvre. On comprend mieux pourquoi les gens (j'allais encore employer les grands mots avec "peuple") essaient de survivre avec ce qu'ils ont sous la main. Que faire, par exemple en Pologne, quand au cours de cet hiver rigoureux, 20.000 cheminées fument chaque jour et chaque nuit à cause du charbon. Si ces gens ne le font pas, ils seront tous morts au printemps. Le nucléaire est-il une bonne réponse parmi d'autres.
Chavez, dans son discours de Copenhague, disait que les peuples cherchent le bonheur matériel dans la technologie. Pour avoir été longtemps un scientifique, il est nécessaire de trouver des réponses technologiques adaptées. Je soutiens l'idée que la technologie pourra apporter des réponses…mais quand…et comment…Qui accepterait aujourd'hui de vivre comme les congolais, les chinois, les carolingiens…Faut-il que nous fassions un grand pas en arrière pour permettre aux pays pauvres de faire un petit pas en avant?
Sans vouloir être œcuménique, je pense qu'e les pays riches doivent apprendre à partager ou à donner aux autres.