Ce voyage est l’accomplissement de nombreux rêves que je n’avais pas vraiment fait, de beaucoup de choses que je ne pensais pas faire dans ma vie il y a encore quelques mois. Ces trois semaines avec Anne, ma compagne de voyage, ce voyage dans le Sud du Chili, de Pucón, jusqu’en Patagonie argentine a été le plus incroyable voyage de ma vie à ce jour. J’ai fait des choses inédites, cinq jours de trekking dans un parc incroyable, dormir sous la tente par -5°C dans deux sacs de couchages, l’ascension d’un volcan actif, voir des pingouins, des lions de mer, des otaries, des orques en liberté. J’ai vu (et mangé) les plus gros fruits de mer de ma vie, je me demande bien avec quoi ils les nourrissent. J’ai découvert qu’il existe un climat pire qu’à Lille, celui de Patagonie. Je suis allée en Terre de Feu, à Ushuaïa Finis Terrae, j’ai rencontré des Israéliens, des Australiens, des Québécois, des Suisses, des Japonaises, des Américains, des Espagnols, des Hollandais et beaucoup d’autres Européens dont des Français aussi, beaucoup ! Des personnes en vacances, en retraite, mais aussi beaucoup d’autres qui quittent leur travail et partent voyager en Amérique du Sud, pour faire le point sur eux-mêmes, sur leur vie, sur ce qu’ils veulent et ce qu’ils cherchent. J’ai continué à découvrir le Chili, ses mœurs, comment on y vit. J’ai vu aussi que la vie n’y est pas aussi idyllique que le sont ses paysages, que beaucoup de gens vivent de pas grand chose au point que parfois, je me sentais gênée à l’idée d’avoir (ou plus exactement, que mes parents aient) les moyens non seulement de me permettre une année d’étude à l’étranger mais en plus de pouvoir réaliser un voyage pareil. Les hostels nous permettaient de découvrir les foyers chiliens, de la famille monoparentale au couple de retraités, des gens avenants qui souvent mais pas toujours étaient prêts à discuter, à nous parler d’eux, de leur ville, leur région, leur histoire, leur pays.
Et je dirais que ce que je retiens de ce voyage, c’est une philosophie de vivre. Comment des hommes, des femmes si différents, venant de tous les continents se rencontrent en Patagonie, ou ailleurs, échangent leurs expériences, les histoires de leurs vies autour de la tablée du refuge, dans la cuisine de l’hostel, sur les sentiers de randonnée. Une philosophie que m’apprend qu’il faut suivre ses rêves et les réaliser, faire un métier qu’on aime, et qu’il est toujours possible de changer de cap. Une philosophie de vivre, d’ouverture d’esprit et de flexibilité.
Je suis à la fois incrédule, heureuse et excitée, mais toujours consciente de ma chance, de pouvoir découvrir à 19 ans tant d’horizons différents et de vivre ces moments magiques. Et que cette ivresse de pouvoir, à 19 ans, accomplir tant de choses incroyables me remplit d’allégresse. Car vivre, c’est bien plus que respirer, c’est avoir le souffle coupé.
Et j’en reviens riche, riche de tout ce j’apprends sur la vie et sur cette drôle d’espèce qu’est l’être humain. Je suis toujours la plus jeune, tous mes compagnons de voyage comme mes amis de Santiago sont plus âgés et ont derrière eux un chemin plus long voire bien plus long, riche d’expériences différentes qu’ils partagent volontiers et moi j’écoute, j’observe, et je me sens… grandie.
Sur ce, j’espère et à vrai dire je n’en doute pas, que vous avez apprécié toute cette lecture, ce récit de voyage, ces anecdotes et ces photos. Je suis heureuse de vous faire partager ces moments qui pour moi resteront à jamais inoubliables! Et je vous souhaite à tous de très belles fêtes de Noël et de fin d’Année.
A bientôt pour de nouvelles aventures!